A partir de ce numéro on assiste encore à
un changement de direction dans l'histoire, comme si le
scénariste ne savait pas trop vers où se
diriger, ni comment faire évoluer la
série.
Lors d'une visite officielle de Gengis Khan,
le seigneur du château échange sans
hésitation Yra contre un magnifique diamant.
De là, elle sera traînée
jusqu'en pays mongol et sera traitée comme il se doit
pour une femme à cette époque et dans ce pays,
c'est à dire comme une chienne.
Elle sera même humiliée au point
de se faire monter par un cheval…mais à la surprise
de tout le monde elle adorera ça et c'est Gengis Khan
qui sera le plus humiliée pour n'avoir pu soumettre
cette femme hors du commun.
Il décide rapidement de s'en
séparer et en croisant Marco Polo lui confie la
redoutable vampire.
On s'aperçoit que le scénario
déjà faible, devient erratique et
ponctué d'idées qui n'ont finalement qu'un
but, essayer de faire bouger un peu les choses.
En effet le scénario inclus des
scènes zoophiles et de dépravations assez
intenses. Tout d'abord avec Yra qui se fait monter par un
cheval et ensuite avec Marco Polo surprenant Yra en train de
masturber un cheval et que cette vision excitera tellement
qu'il décidera lui aussi de se faire monter par ce
cheval.
Malheureusement nous sommes au N° 11, à la
fin de l'histoire, et même la venue de notre
héroïne à Venise dans le N° 12, le
dernier numéro, ne réussira pas à faire
remonter le niveau de la série, déjà
mourante.
En rentrant chez elle, Yra demande ce qu'est
devenue le seigneur du château et de là un
paysan lui répond qu'il est mort de la petite
vérole.
Yra rentre chez elle, seule (où est
Romilda ?), trouve le lutin narrateur de l'histoire et se
fait baiser par lui…
Bon…allons y pour démonter et lapider…ce chef
d'œuvre.
Quand on regarde le début de cette
aventure on peut voir que les personnages prennent leur
position.
Le scénario met en place les
protagonistes, Yra, Romilda, le seigneur du château
(qui n'aura jamais de nom ni prénom ?!), Saul,
Geneviève.
L'histoire démarre, l'action est
excellente, les scènes de sexe très chaudes
sont soutenues encore par un Frollo au top de sa
forme.
Une bien belle histoire
médiévale chère à Frollo,
château, seigneur, dragon, bourreau, tortures, femmes
sexy… que du bon donc !
Mais dès le N° 4 on note une
variation et le scénario se plait à
démonter ce qu'il avait si bien
commencé.
Geneviève meurt alors que son
personnage était très important et cela
commence à partir un peu dans tout les sens…
Le N° 5 casse le rythme en nous
racontant une petite histoire de bordel que tient en tant
que maquerelle la sorcière Romilda.
Tout irait bien si les prostituées
n'étaient pas de très jeunes filles mineures
entre 10 à 12 ans.
Certaines scènes sont bien entendu
coupées dans la version française, mais c'est
bourré d'humour noir... (voir photo).
Personnellement j'aime beaucoup les histoires de vampires
car cela peut amener des scénarios assez complexes et
intéressants.
Action, sexe, fantastique, horreur, ambiance
médiévale….on peut tout trouver quand c'est
bien fait.
Voir pour l'exemple : Maghella, Lucifera,
Blanche neige, Zara....ou la série Vampirella aux
USA.
Vous pouvez aussi vous procurer et lire les
chroniques de Dracula dans " Tomb of Dracula "
éditée par la Marvel sur 70 N° (USA 1972
à 1979) et vous aurez sous les yeux une des plus
belles saga vampirique jamais réalisée,
crée par Gene Colan, Tom Palmer, Marv
Wolfman.
Mais si les vampires possèdent des
pouvoirs comme celui de se transformer en chauve souris ou
en brouillard ou comme celui de commander aux animaux, avec
Yra rien de tout cela !
On peut la voir se transformer en chauve
souris une seule fois de mémoire ou peut être
deux.
Une fois capturée elle n'a aucun moyen
de s'enfuir et on ne voit nullement de gousse d'ail, ni
crucifix, ni rien de tel qui pourrait l'en empêcher,
ce qui est donc illogique pour un être comme
elle.
Elle n'a pas de pouvoir hypnotique non plus…
bref nous avons là une bien pauvre et faible vampire.
Après le N° 5 on revient ensuite à la
continuité de l'histoire, donc rien de bien
méchant pour le moment.
Le prince des vampires, Dracula fait son
entrée dans le N° 6 et on peut être en
droit d'attendre un duo tragique avec des scènes
à couper le souffle…Yra contre Dracula, wow
!!!
Oui, alors là vous pouvez vous
rhabiller parce que ce pauvre Dracula n'a de prestance que
son nom.
Comme Yra , il est dénuée de
tout pouvoir (jamais on ne les verra) et il sera même
chassé du château à coup de pierre, un
comble pour le seigneur des vampires...
Si la venue de Dracula apporte un petit
souffle nouveau à l'histoire, cela ne durera pas
longtemps car finalement on trouve encore les mêmes
acteurs vus simplement sous des angles
différents.
C'est ensuite à Saul de mourir,
tué par son père. Donc il ne reste plus que
Yra et le seigneur du château, donc plus la
possibilité de créer une intrigue
passionnelle, ni sexuelle.
Cela ne peut durer, et finalement Yra est
lâchée de par le monde. Elle visitera la
Mongolie et passera par Venise mais c'est déjà
trop tard et même si l'idée était
très bonne, tout s'arrête malheureusement au
N° 12.
On sent dans les derniers numéros que
Frollo ne croit plus en cette histoire, qui dès le
début contient des incongruités. Comme le
moment où Saul et Geneviève sont
paralysés, leurs langues soudées l'une contre
l'autre.
Yra tranche la langue de Geneviève
pour les séparer, ce qui n'empêchera pas
Geneviève de la retrouver comme par magie 4 pages
plus loin…sans explication aucune.
Dans le N° 8 Yra se retrouve
bâillonnée par une mâchoire de fer qui
disparaît de certaines cases suivant l'humeur du
dessinateur…
A son retour de Venise, elle trouve le
château désert…où est Romilda sa
fidèle servante ?
On ne sait pas, elle a tout simplement
disparue de la circulation.
Et Dracula dans tout cela qu'est il devenu
lui aussi…nul ne le sait ; il était pourtant un
personnage phare de la série.
Ce n'est pas très sérieux, et
vous pouvez prétexter que c'est du Elvifrance, moi
j'appelle ça du foutage de gueule.
Cette histoire aurait du, soit se passer dans les
environs du château, mais avec comme pour la
série Blanche neige, beaucoup plus d'acteurs et un
scénario incluant peut être un peu plus
d'humour léger et de gaudriole.
La série de manque heureusement pas
d'humour noir, et ce grâce à Romilda, comme
pour le numéro où elle est
déguisée en servante (à voir absolument
!).
Ou faire comme avec Zora (Zara en France),
emmener Yra à travers le monde, pour qu'elle puisse
accomplir ses méfaits et vivre des aventures
palpitantes. C'est ce que recherchaient simplement les
lecteurs de ce genre d'histoires.
Regardez l'exemple de Maghella, Blanche
neige, Jacula, Zara…elles ont toutes durées dans le
temps avec pour chacune une saga incluant un bon paquets de
numéros !
La pauvre Yra s'est nécrosée de
l'intérieur et s'est étouffée dans la
mollesse d'un scénario à la Ed Wood.
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